Design participatif à Zenata
MISSION DE MEDIATION POUR LA CO-PRODUCTION D’ESPACE PUBLIC
MAÎTRE D’OUVRAGE : SOCIETE D’AMENAGEMENT DE ZENATA
DATE : 2023
MISSION : EXPERTE URBANISTE
L’objectif de la mission était « d’assurer une médiation entre la Société d’Aménagement de Zenata et les habitants du quartier, dans l’objectif de faire émerger les besoins de ces derniers en termes de pratiques dans l’espace public, afin de pouvoir proposer un aménagement des voiries de 12m qui puisse satisfaire ces besoins et s’inscrire dans la durée ».
La démarche de concertation intervenait dans un contexte relativement agité, où les habitants avaient accumulé un certain nombre de frustrations liées à des retards d’exécution de prestations, ou à des problématiques administratives et techniques ou enfin à des questions de sécurité et d’accessibilité (desserte en transport, absence d’éclairage public…). Ces éléments faisaient de leur installation dans le nouveau quartier une expérience éloignée de ce qu’ils avaient envisagé lors des échanges qui avaient précédé leur délocalisation.
La démarche participative a concerné en particulier les voies carrossables de 12m d’emprise, séparant les façades résidentielles des îlots. Ces voies, bien qu’étant les moins larges, constituent le linéaire le plus important du quartier. Ce sont également celles qui marquent l’échelle d’espace public la plus intime du site d’étude. En ce sens, elles sont à la frontière entre les pratiques d’espaces publiques et privées.
Le travail participatif a permis de désamocrer en amont les préjugés et les incompréhensions. Il a également été d’une importante stratégique, car la bonne perception par les habitants des voies de 12m a permis de valoriser les lots uniquement résidentiels, qui aujourd’hui ont une connotation négative car moins rentables que les lots à RDC commerciaux.
Au-delà de la simple question des voies de 12m, il s’agit ici de manière générale de l’appropriation des espaces publics par les habitants. Ces voies sont celles qui sont le plus appréhendables car elles concernent directement pratiques des habitants, mais la réflexion a éclairé sur les approches à mener pour le reste des espaces publics. En effet, il s’est avéré nécessaire (à la demande des participants d’ailleurs) de penser tous les espaces publics comme un continuum, où les rapports de complémentarité sont primordiaux.
La démarche, bien qu’étant la première de ce type pour la SAZ autant que pour les habitants, a permis de rétablir un climat de dialogue constructif, où les habitants ont pu partager leurs problèmes et être entendus, et où les membres de la SAZ ont pu éclaircir ce qui était de leur ressort et ce qui revenait à la commune ou aux concessionnaires. Cet échange d’idées a permis d’avoir des discussions constructives qui allaient de manière générale vers la volonté d’imaginer des solutions pragmatiques, applicables, à la mesure des capacités des personnes impliquées.